Mercredi 25 novembre, c’était la Journée Mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

  Cela peut paraître aberrant que l’on ait toujours besoin, en 2020, d’une journée mondiale pour cette lutte qui ne faiblit pas. Et pourtant, les chiffres et les statistiques sont là. Indiscutables. Mortifiants.

  Les violences sexistes, qu’elles soient physiques, verbales, psychologiques, économiques ou même institutionnelles sont des occurrences habituelles, voire quotidiennes pour les femmes du monde entier. Jusqu’à leur expression la plus extrême : on dénombre 21 féminicides depuis le début de l’année en Belgique. 21 femmes assassinées.

  Si ces violences sont parfois le fait d’inconnus, elles sont majoritairement commises par des proches, notamment des conjoints. Or la crise du COVID et les confinements ont aggravé la situation pour bon nombre de victimes de violences intrafamiliales qui se retrouvent enfermées de manière continue avec leurs bourreaux.

   Néanmoins, l’année 2020 marque une réelle prise de conscience et des avancées en la matière au niveau politique. On note de nombreuses victoires vertes par rapport à l’égalité des genres :

Au gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles, notre ministre des droits des femmes (Bénédicte Linard) a obtenu 200 000 euros de plus pour son budget et l’application de son plan d’actions en la matière.

Au Parlement de la Région de Bruxelles Capitale, le budget de l’égalité des chances et des genres a été augmenté de 50 % pour l’année 2021, c’est plus de 3 millions d’euros qui seront octroyés au développement de projets dans le cadre de l’égalité des chances (et notamment pour la lutte contre les violences machistes).

Toujours au parlement bruxellois, une avancée pour rendre obligatoire l’alternance femme-homme sur les listes aux élections vient d’être votée. Et la « tirette » n’est pas qu’un symbole. En effet, compte tenu de l’effet dévolutif de la case de la tête, elle permet d’assurer dans les faits un Parlement quasiment paritaire. Ce système promeut également une parité effective, là où ça compte : la tirette impose ainsi la parité dans les premières places des listes électorales. Plus bas sur les listes, cela fait également émerger davantage de femmes parmi les cadres des partis concernés. Une façon aussi de démontrer que les femmes ont bel et bien leur place au sein du Parlement.

  Le niveau communal n’est pas en reste : les échevin.e.s de l’égalité des chances & des genres ont travaillé sur des actions et projets dans le cadre de cette journée :

A Watermael-Boitsfort, le drapeau était en berne pour symboliser les vies de femmes brisées. Une motion visant à lutter contre les violences conjugales et intrafamiliales a ensuite été votée.

A Etterbeek, Françoise de Halleux a réitéré une campagne de sensibilisation et d’information à l’attention des (potentielles) victimes, afin de les aiguiller dans leurs démarches de mise à l’abri.

A Uccle et Bruxelles-Ville notamment, les Collèges échevinaux se sont prêtés à l’exercice des « mains mauves » afin de signifier leur engagement pour la cause féministe.

  Enfin, sous l’impulsion de Sihame Hadioui, le parvis de la Maison Communale de Schaerbeek a accueilli la percutante performance artistique d’Haleh Chinikar : « L’irrépressible éclosion ». L’exposition « Rendre Visible l’Invisible » est également organisée, en partenariat avec la Maison des Femmes de Schaerbeek, à quatre endroits de la commune. Celle-ci vise à mettre en lumière toutes ces femmes piliers de la société, pourtant déconsidérées socialement et politiquement.

  Cette exposition fait écho à notre vision écologiste bruxelloise : qu’elles soient infirmières, aides à domicile, caissières, technicienne de surface, travailleuses du sexe ou même mères confinées, c’est le sort des plus vulnérables qui doit servir de boussole à notre action en faveur de l’égalité. Pour citer Rokhaya Diallo, journaliste française récemment invitée par écolo j : « Il faut tenir compte de la situation des femmes les plus défavorisées. C’est vraiment le point de mesure. A partir du moment où on est capables d’assurer la dignité et les droits des femmes précaires, incarcérées, sans papiers, c’est à l’ensemble que cela va bénéficier ».

 

L’équipe régionale