Lors de la séance plénière de ce jour au Parlement bruxellois, Ingrid Parmentier est intervenue à propos de la diminution de 14% des surfaces d’espaces verts en Région bruxelloise observée entre 2003 et 2016. Cette forte diminution est reprise d’une étude de l’université d’Amsterdam qui se base sur des images satellitaires infrarouges. Cette méthode mesure toutes les surfaces verdurisées et plantées, telles que visibles du ciel, que ce soient des espaces verts ouverts au public, des friches, des jardins, les couronnes d’arbres isolés etc. Plusieurs grands espaces verts ayant ainsi disparu, étaient des terrains constructibles qui ont été lotis durant cette période.

   La construction des espaces verdurisés bruxellois n’est pas prête de s’arrêter, puisque plusieurs projets sont en cours ou dans les cartons. Pour n’en citer que quelques-uns: la friche Josaphat, le Donderberg, le bois du site de Mediapark, le carré des chardons etc. sans parler du grignotage continu lié aux extensions de bâtiments, à la construction d’emplacements de garage dans les zones de recul, etc.

    Or ces espaces verts remplissent des fonctions essentielles pour l’écosystème urbain: pour la biodiversité, l’absorption des eaux de pluie, ils constituent des îlots de fraîcheur, stockent le CO2 etc. La présence d’espaces verts est aussi indispensable au bien-être des Bruxellois qui bien souvent les défendent quand ils sont menacés.
Il n’en reste pas moins que les surfaces d’espaces verts diminuent de façon très inquiétantes dans notre région et qu’avec eux, se perdent également les rôles essentiels qu’ils remplissent. Il est donc primordial que les politiques de planification urbaine intègrent la nécessité de protéger ces espaces et que le développement des dernières grandes réserves foncières régionales intègre la nécessité de créer de nouveaux espaces verts. En outre, pour compenser les espaces verts perdus, nous demandons également que les réaménagements urbains intègrent autant que possible une débétonisation et une reverdurisation de la ville.

    Ce débat n’est évidement pas sans lien avec les discussions autour des projets de PAD, les plans d’aménagement directeurs, qui sont suivis de très près par Isabelle Pauthier et Tristan Roberti. Ces plans définissent les grandes lignes de l’aménagement de quartiers entiers (gabarit des immeubles, voiries, accessibilité, place des espaces verts…). Il s’agit de quartiers existants et en reconversion (par exemple les casernes d’Ixelles), ou à créer de toutes pièces dans des zones en friche (comme la friche Josaphat). L’outil urbanistique des PAD n’est pas sans intérêt car il permet une vision globale, intégrée et à long terme pour Bruxelles. Mais des balises claires s’imposent pour que cet outil soit utilisé à bon escient. Pour Ecolo, les PAD ne peuvent se construire au détriment des habitants et du cadre de vie. C’est pourquoi nous formulons des exigences en matière de gouvernance, de densification concertée, de respect de la biodiversité, de solutions de mobilité non polluantes et d’insertion urbaine.

    Pour donner un vrai sens à la participation citoyenne autour des projets de PAD, des consultations très larges doivent être organisées, et ceci le plus en amont possible des projets. Chacun doit avoir le temps et la possibilité de s’informer et de pouvoir s’exprimer sur ces plans. Les dossiers des PAD soumis à l’enquête publique étant très volumineux, Ecolo demande l’échelonnement dans le temps des prochaines enquêtes.

   Les PAD ne doivent pas être au service des constructeurs, des promoteurs et des spéculateurs. Ils doivent tout au contraire être l’aboutissement d’une vision renouvelée de la ville, à l’écoute de ses habitants et de leurs besoins. Ils doivent devenir cet outil de développement urbanistique intelligent qui permet de concilier nos besoins en matière de logement, d’équipement, de développement économique et d’espace vert. Ils doivent, enfin, prendre en compte de façon radicale l’urgence des enjeux environnementaux et climatiques.

 

Ingrid Parmentier, Isabelle Pauthier, Tristan Roberti

Député·e·s au parlement bruxellois