C’est l’histoire d’un mur et d’une vague. Ce mur était composé de nombreuses briques plus imposantes les unes que les autres. Ainsi, la brique du conservatisme jouxtait celle du néo-libéralisme tandis que celle du productivisme était non loin de celle du populisme. On pouvait aussi y retrouver les briques du nationalisme, du scepticisme ou encore du consumérisme. Le mortier qui unissait toutes ces briques était un alliage savant de court-termisme, d’aveuglement, d’électoralisme et de cynisme. Enfin, du plâtre avait été joliment lissé par dessus le tout pour donner une belle façade de pragmatisme à l’ensemble. La construction de ce mur avait débuté au XIXème siècle et avait été progressivement renforcé tout au long du XXème.

Un jour, une vague vint frapper au pied du mur. D’abord, plutôt vaguelette, elle revint et revint encore. Toujours un peu plus forte, toujours un peu plus haute. Cette vague était composée de nombreuses gouttes. On pouvait y voir des gouttes associatives, politiques, scientifiques, citoyennes… Un jour de décembre, elle frappa si haut et si fort que le mur trembla pour la première fois. Puis vinrent s’y associer les gouttes de la jeunesse, des écoliers, des élèves, des étudiants. Celles-là donnèrent un élan sans précédent à la vague pour le climat qui prenait toujours un peu plus confiance en elle. Et chaque semaine, elle revenait et chaque semaine, le mur montrait des signes de faiblesse. Derrière lui, la panique était désormais manifeste. On essayait de colmater les brèches, repeindre la façade en vert, reconstruire ce qui avait été emporté. En mars, la vague parvint à faire s’écrouler un petit pan du mur mais échoua à le faire tomber en entier. C’est bien connu, les briques tombées gênent souvent le mouvement des vagues. Cependant, on oublie toujours un détail. Si l’océan fait tomber les murs, c’est autant grâce à ses vagues qu’au travail patient du sel déposé par lui et qui les ronge progressivement jusqu’à effritement. Ne reste plus alors à la vague que de frapper un dernier grand coup. Rendez-vous le 26 mai pour écrire la suite de l’histoire.

Guillaume Defossé, Rajae Maouane, Barbara de Radiguès
Co-président.e.s de la Régionale Ecolo Bruxelles