Les nouvelles du monde plus ou moins lointain, conflits, révolutions, transitions démocratiques, … sont présents dans nos fils d’actualité, remplissent nos conversations entre ami.e.s et collègues et déploient en nous des sentiments forts. Il y a celles et ceux qui s’expriment sur tout, avec plus ou moins de nuances et de connaissances, il y a celles et ceux qui se taisent dans toutes les langues, et il y a ceux et celles qui cherchent sur quoi nous pourrions bien avoir une marge de manœuvre. Il faut bien avouer que la magie de notre système institutionnel est de nous donner l’impression que la Région Bruxelloise peut se saisir de toutes ces questions mais sans la doter de beaucoup de clefs d’action.

  Ces dernières semaines pourtant, le gouvernement bruxellois a été mis sous pression concernant une de ses compétences : les missions économiques. Pendant que l’indignation enflait sur la prochaine mission prévue pour début décembre en Israël, l’absence du Secrétaire d’Etat en charge, Pascal Smet, pour cause de mission (avec toute la délégation belge)… en Chine, passait mal. Nous avons bataillé ferme pour que le gouvernement annule la mission prévue en Israël parce que nous pensons qu’il n’est pas acceptable de soutenir la politique économique de domination structurelle qui est imposée par l’Etat sur le peuple palestinien. Les colonies illégales, les violations des recommandations de l’ONU, le non-respect des droits humains, la violence et les attaques répétées ne peuvent être mises de côté pour des raisons économiques.


De la même manière, signer des contrats avec le gouvernement chinois au moment même où celui-ci est responsable de graves violences à Hong Kong contre des manifestant.e.s qui réclament le maintien du suffrage universel (!), est particulièrement indécent. A nouveau, nous sommes face à un gouvernement qui de manière structurelle refuse de respecter les droits humains, enferme dans des camps de nombreux Ouïghours, une minorité musulmane, ne tolère pas la contestation et ne permet pas une presse libre.

  Il n’y a pas lieu de s’interroger de manière ponctuelle sur les missions économiques effectuées à l’étranger mais bien d’ouvrir largement le débat sur ces dernières de manière à faire émerger des critères clairs pour les encadrer. C’est le sens des interpellations et questions que nous portons au Parlement bruxellois. Il est en effet temps d’apporter transparence et éthique dans ces voyages qui, même sans volet politique officiel, donnent le ton de nos relations extérieures.

Marie Lecocq, Vincent Vanhalewyn, Emre Şumlu
Co-président.e.s de la Régionale Ecolo Bruxelles