Ismaël Ben Moha est membre de la locale de Schaerbeek depuis un peu plus de dix ans maintenant. Âgé de 40 ans, il est éducateur spécialisé au sein d’un centre d’hébergement pour jeunes placés en raison d’une fracture familial. Il œuvre au quotidien pour permettre à ces jeunes de s’autonomiser ou de retourner au sein du foyer familial. En plus de son emploi, il est aussi conseiller CPAS à Schaerbeek et mandataire Ecolo au sein de la STIB. Il a accepté de répondre à nos questions.

Ismaël, comment as-tu fait tes premiers pas chez Ecolo ?

Je connaissais des personnes engagées dans le milieu associatif qui étaient aussi membres d’Ecolo. Elles m’ont convié à une réunion. J’ai aimé la dynamique et les valeurs défendus et je me suis engagé.

Tu es engagé depuis de longues années. Quels sont les éléments qui te portent chaque jour à poursuivre ton engagement ?

Tout d’abord, c’est la possibilité pour moi, un gamin des quartiers, de m’exprimer et que mon expertise sur certains sujets soit reconnue et prise en compte. Chez Ecolo, il y a une réelle écoute et prise en considération de l’avis des membres.. Nous fonctionnons suivant une véritable gouvernance partagée. Ensuite, c’est aussi les réalisations concrètes que je peux obtenir pour améliorer le quotidien des gens.

Justement peux-tu nous donner des exemples plus précis de ces concrétisations ?

Par exemple, en tant que mandataire Ecolo au sein du Conseil de l’Action Sociale, les Schaerbeekois·es s’adressent à moi et me questionnent. Je peux donc les aider concrètement en les informant sur leurs droits. Certain·e·s n’osent pas demander de l’aide au CPAS car iels ont un sentiment de honte. Je peux les rassurer et leur dire qu’il n’y a aucune honte à cela. Enfin, je peux aussi guider les personnes dans les méandres administratifs. La crise sanitaire a mis en évidence de nombreux besoins, notamment aussi au niveau de la fracture numérique. Il y a beaucoup de choses à mettre en place et j’y travaille avec mes collègues Ecolo.

Parfois, comme tout le monde, tu peux peut-être te sentir découragé par les difficultés qui existent pour mettre en place certains projets. Quels sont tes conseils pour tenir malgré tout ?

Je garde toujours en vue l’objectif à atteindre. Je cherche aussi à fédérer autour de moi et pour cela il est essentiel de se tourner vers les gens du terrain, de les concerter, d’analyser avec eux la situation, les besoins et les pistes de solution. La démocratie doit être participative.

A ce sujet, tu es très attentif aux jeunes. Ceux-ci souffrent beaucoup de la crise actuelle.

Effectivement et il est donc crucial de leur donner la parole que cela soit par l’organisation de conseils communaux des jeunes ou la création d’espaces de parole et de décisions. Il faut entendre ce que les jeunes ont à dire et cesser de parler pour eux. C’est ainsi qu’on peut ensuite aller plus loin et travailler avec eux à la façon d’améliorer leur situation.

Quel est pour toi un autre grand enjeu du monde politique actuel ?

De plus en plus de personnes sont dégoûtées par la politique et ne s’impliquent plus du tout. Elles ne comprennent plus le fonctionnement de la politique et pensent que tout est pourri. Il est donc essentiel de redonner confiance aux gens. Pour cela, il faut que les citoyen·ne·s puissent comprendre le fonctionnement concret de la démocratie tout en y prenant part. Cela passe par une démocratie participative mais aussi par la compréhension de l’importance du vote et de ses implications. Quand on vote, on pose un acte fort en accordant notre soutien non pas à un·e candidat·e mais à des idées.

Merci Ismaël pour tes réponses et bon travail !