Isabelle Pauthier (députée Bruxelloise)

 

Isabelle est venue pour la première fois à Bruxelles comme touriste en 1989, l’année de création de la Région bruxelloise. Elle y a fait des rencontres qui l’ont amenée à faire la navette en poursuivant pendant 4 ans des études d’Histoire à Nancy puis à Paris : un tourisme studieux entre l’unif, l’Ecole du Louvre, la Sorbonne et l’Ecole pratiques des Hautes Etudes. Pendant cette période, elle a fait une tournée assez assidue des villes belges. Elle a vécu en colocation dans une « unifamilliale 3 pièces en enfilade » rue des Coteaux à Schaerbeek, puis rue de l’Ecuyer, 47 dans le centre-ville (un immeuble Art Nouveau laissé quasi à l’abandon par un propriétaire « haut en couleur » qui exploitait des restaurants interlopes de l’îlot sacré ainsi que des peep show). C’était l’époque du Mirano, d’une cinéphilie aigüe, du Kaaï et du Travers rue Traversière, des boîtes sauvages dont elle a oublié le nom, des couscous à Saint-Gilles et des half een half au Falstaff qui était alors ouvert toute la nuit.

En 1994, elle a fini par réaliser que son histoire avec Bruxelles risquait de durer et elle a fait une demande d’établissement dans la commune de Saint-Josse pour pouvoir s’inscrire à la Médiathèque du Passage 44. Demande refusée par la Commune : il fallait se déclarer à charge de son partenaire ou trouver un boulot. Et faire l’expérience d’entendre cette phrase au guichet Population : « c’est pas les étrangers comme vous qui gênent »… Une phrase impossible à oublier. Bref, elle a cherché du travail dans son domaine d’études orienté vers l’histoire des villes, l’architecture, le patrimoine. Début des piges pour des bureaux d’études dont un modeste travail préparatoire sur le volet « Tourisme » du PRD (Plan Régional de Développement) de 1995. Puis des visites guidées sur l’histoire , l’architecture et l’urbanisme pour diverses organisations : l’ARAU (Atelier de Recherche et d’Action Urbaines), Bozar, La Fondation pour l’Architecture, etc. Et beaucoup de repérages des quartiers bruxellois à vélo. A l’issue d’un remplacement comme libraire à la Librairie Quartiers Latins, elle a été engagée aux éditions CFC Editions qui publient sur Bruxelles. En 1995, elle est entrée au Bureau de l’ARAU où elle a commencé comme militante à participer aux commissions de concertation. Demandant, par exemple, la démolition du viaduc Reyers, dans l’hilarité générale.

En 1997, elle s’est trouvée face à trois choix : la direction de CFC Editions, celle de l’ARAU ou un poste de conseillère au Patrimoine au cabinet du Ministre-Président qui trouvait l’ASBL Pétitions Patrimoine dont elle était membre un peu trop piquante. Elle a fait le choix le plus politique : l’ARAU. Ainsi commencèrent, au sein d’une équipe formidable, 21 merveilleuses années de militantisme pour la démocratisation des processus de décision en urbanisme, l’organisation de colloques et de conférences, de visites guidées, de voyages d’études, d’analyses, de coups de gueule en Commissions de concertation et de négociations avec des pouvoirs publics et des promoteurs. Elle a été assez longtemps administratrice d’Inter Environnement Bruxelles, des Archives d’Architecture Moderne et d’Explore.brussels, la plate forme d’ASBL actives dans le champ du tourisme culturel qui organise entre autres le BANAD (Brussels Art Nouveau and Art Deco Festival).

Son histoire avec Ecolo commence en 1997 à l’occasion des Etats généraux de l’écologie politique. Elle suit les travaux d’Etopia, entretient des relations équidistantes avec tous les partis et participe à pas mal de congrès et consultations pré électorales et de controverses post électorales sur les dossiers d’urbanisme. L’ARAU a réalisé quelques travaux ponctuels pour la Région ou la Cocof dont la publication des actes d’un colloque sur le TGV, un rapport sur la possibilité, pour Bruxelles, de se profiler comme ville durable, une étude en vue de l’installation d’un Centre d’interprétation de l’Art Nouveau à Bruxelles (2001), un colloque sur le Tourisme durable (2005), etc. Son poste de directrice de l’ARAU la conduite à faire de l’influence auprès des responsables politiques sur des dossiers qui concernent les matières territoriales bruxelloises et principalement le logement, la mobilité, la planification, le patrimoine, le tourisme, l’institutionnel, l’environnement urbain au sens large jusqu’à trouver que ça irait peut-être plus vite en passant de l’autre côté.

En 2018, sa rencontre avec Zakia Khattabi débouche sur une candidature sur la liste régionale comme candidate d’ouverture, le début de nouvelles aventures tout à fait palpitantes.

Isabelle siège au sein de la Commission développement territorial où se discutent les enjeux territoriaux stratégiques dont les fameux projets de Plans d’Aménagement Directeurs (Friche Josaphat, Midi, Loi, Gare de l’Ouest, Porte de Ninove, Mediapark, Neo etc.), les questions liées au patrimoine, à la rénovation urbaine, à la planification et au tourisme. Elle participe également aux travaux de la Commission Mobilité, et plus particulièrement aux enjeux liés au stationnement. Au parlement, elle travaille au sein de la « Team verte » qui regroupe les parlementaires et les collaborateurs Ecolo et Groen actives et actifs sur les questions territoriales.