Le magazine Knack révèle aujourd’hui les résultats d’une enquête réalisée en collaboration avec l’ONG allemande Syrian Archive et le bureau d’investigation britannique Bellingcat. Cette enquête fait état d’exportations de produits chimiques interdits, par trois entreprises anversoises, vers la Syrie et le Liban après juillet 2013. Or, depuis cette date, l’exportation de produits chimiques vers la Syrie est soumise à une autorisation spéciale.
Pour Benoit Hellings (Ecolo) et Wouter De Vriendt (Groen), ces nouvelles révélations montrent à quel point le Gouvernement fédéral ferme les yeux sur les activités économiques de certaines entreprises en relation commerciale avec des pays en guerre ou instables politiquement, comme la Syrie.
Ainsi, en 2016 déjà, le député fédéral Ecolo Benoit Hellings interrogeait les Ministres des Finances, des Affaires Étrangères et de l’Economie sur les activités du groupe Lafarge, notamment contrôlé par l’investisseur belge Albert Frère. En effet, des flux financiers indiquaient une possible collaboration entre le groupe Lafarge et Daesh pour faire fonctionner la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, à l’époque où cette zone était contrôlée par les terroristes. Ces flux financiers ont cessé le 19 septembre 2014, lorsque les djihadistes ont eux-mêmes pris possession de l’usine. Par la suite, la police fédérale avait procédé à une perquisition au siège bruxellois du groupe GBL (actionnaire du la multinationale LafargeHolcim) et le dossier est actuellement dans les mains de la Justice.
« Ce nouveau dossier d’exportations de produits chimiques vers la Syrie, un pays dirigé par un régime qui utilise des armes chimiques contre sa propre population, montre une nouvelle fois le manque de volonté du Gouvernement Michel à faire primer la sécurité et les droits humains sur les enjeux économiques. C’est inadmissible », commente le député fédéral Ecolo Benoit Hellings. « Alors que des millions d’euros sont investis dans des interventions militaires belges en Irak et en Syrie, mettant en danger la vie de nos militaires, des entreprises belges continuent à commercer avec ces pays, où des terroristes et des régimes dictatoriaux sont implantés. Où est la cohérence ? Comment justifier que de telles pratiques continuent et que le Gouvernement ferme les yeux ? J’interrogerai à nouveau les Ministres en charge et j’espère -enfin – obtenir des réponses fermes et un plan d’action de leur part », conclut Benoit Hellings.
Pour un rappel des faits concernant le groupe Lafarge: http://www.benoithellings.be/enrichir-avec-daesh/