L’espace public, par définition, doit être accessible à l’ensemble du public. Cependant, aujourd’hui, nous devrions en fait parler plus d’espace semi-public car seule une moitié en est véritablement maître. Car si les femmes ne font pas face en Belgique à une interdiction formelle et légale de se déplacer dans les rues, les pressions sexistes et en conséquence, le sentiment justifié d’insécurité limitent leurs déplacements. En effet, nombre de femmes suppriment les sorties en soirée, ne prennent plus les transports en commun pour éviter les « frotteurs », modifient (et donc rallongent) leurs itinéraires pour ne passer que dans des endroits bien éclairés (quand ils existent) ou encore changent de trottoirs face aux sifflets et aux regards insistants d’hommes de tout âge, de toute origine, de tout statut social. C’est totalement inacceptable.

À l’initiative de notre parlementaire Magali Plovie, le Parlement bruxellois a donc adopté une résolution visant à lutter contre le sexisme dans l’espace public. Il est ainsi demandé à la Région en collaboration avec les communes de lancer une campagne globale de sensibilisation au harcèlement sexuel tant du public que du personnel des administrations en passant par la formation de celui-ci, d’afficher dans les transports publics les règles en la matière, d’interdire les publicités qui véhiculent l’image de la « femme-objet », d’engager plus de femmes à la STIB, d’aménager les arrêts et les stations pour garantir plus de sécurité et de confort pour les femmes ou encore d’étudier la possibilité d’instaurer des arrêts à la demande en soirée pour qu’on puisse déposer directement les femmes devant chez elles. Une ville inclusive, ça commence par une ville où les femmes ont leur place, en toute liberté, en toute sérénité, en toute sécurité.

Guillaume Defossé, Rajae Maouane, Barbara de Radiguès
Co-président.e.s de la Régionale Ecolo Bruxelles

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