Un parcours difficile lié à mon statut d’étudiante étrangère devant combiner études et petits jobs pour subvenir à ses besoins, m’a forgée. J’ai rencontré des personnes bienveillantes et d’autres moins. Je crois en la justice sociale, en l’humain, sachant que nous avons, tou.te.s, des compétences (qu’il faut aller chercher parfois certes) qu’il faut valoriser. L’injustice, la discrimination, l’abus me heurtent profondément. Le service rendu à autrui et la protection des personnes les plus vulnérables restent au centre de mon action.

Qui suis-je ? Mon parcours…

Originaire du Cameroun, je suis arrivée en Belgique dans les années nonante, avec un visa étudiant et un Baccalauréat (équivalent CESS) littéraire en poche. J’avais envie de booster mes études en changeant radicalement de cadre. J’ai étudié à Louvain-la-Neuve (graduat Institut Cardijn), cette ville cosmopolite où j’ai vécu quelques années. Ensuite je me suis installée à Bruxelles où j’ai rejoint l’Université Libre de Bruxelles (facultés de sciences économiques et sociales et 3 -ème cycle en Gestion des ressources humaines)

Rattrapée par les réalités d’une étudiante devant subvenir entièrement à ses besoins, j’ai arrêté mon année en gestion des ressources humaines car il devenait de plus en plus difficile de concilier études et petits jobs. Fort heureusement j’ai trouvé un travail stable comme professionnelle de la petite enfance à l’ONE ; un travail que j’exerce avec passion et qui m’apporte beaucoup humainement et professionnellement.

Etudiante, j’étais active dans la communauté camerounaise en Belgique (associations des étudiants).

Je me suis installée dans la commune de Woluwe-Saint-Pierre il y a près de 9 ans, attirée par sa verdure et son air paisible. J’y ai rejoint la locale Ecolo-Groen en 2017 : une invitation à intégrer le groupe qui tombait à point car j’avais besoin d’une nouvelle bouffée d’oxygène. La notion de groupe, les valeurs de solidarité, respect, égalité m’ont guidée. Au sein du groupe Ecolo, nous avons une multitude de leviers pour ficeler notre engagement autant au niveau de la planète que de l’humain. Cela m’a donné envie d’y mener mon action comme citoyenne et apporter mon expertise. En 2018, j’ai été élue conseillère communale.

En quoi consiste le mandat de conseillère de police, ce qui le rend enrichissant, les difficultés.

Aux élections de 2018, nous avons obtenu un bon score grâce à une excellente dynamique de groupe qui nous a permis d’obtenir deux sièges au Conseil de police pour la zone de police Montgomery.

Comme conseillèrer.e.s de police, nous contribuons au bon fonctionnement de la Zone de police en contribuant aux décisions pouvant porter sur :

  • Les ressources humaines : engagement du personnel, nomination, promotion, démission, pension, vacances d’emploi…

  • Les budgets

  • Adoption des marchés publics visant des achats permettant à la Police de mener à bien son action

  • Délégation …

Nous avons aussi la possibilité de questionner, d’interpeller, de conseiller sur les matières propres à la police locale :

  • Circulation routière (application des mesures en rapport avec la circulation routière, respect du code de la route …)

  • Sécurité (cambriolage, vol de vélos, dégradation de l’infrastructure, agressions …)

  • Protection de la vie privée (présence des caméras dans l’espace public …)

  • Service de proximité (accueil, écoute, soutien, aide aux victimes …)

  • Bien-être animal

Au conseil police, la dynamique n’est pas la même qu’avec le mandat de conseillère communale. On peut se sentir un peu isolé, et le contexte de crise sanitaire et toutes les mesures de distanciation adoptées à cet effet ont certainement renforcé ce sentiment d’ « isolement ». Fort heureusement il y a le GT police qui nous permet de maintenir le lien avec les autres conseiller.e.s même si cela reste de manière virtuelle. Avoir un écho de l’activité des conseiller.e.s de police dans les autres Zones de police, échanger sur les thèmes ainsi que les problématiques qui y sont abordés, tout cela est enrichissant. Cela nous permet d’avoir la vision du parti, même si les réalités sont parfois différentes d’une Zone de police à l’autre. La présence de nos mandataires Parlementaires lors de ces GT est un plus.

Qu’est ce qui me porte au quotidien en tant que militante, en tant que femme en général

Un parcours difficile lié à mon statut d’étudiante étrangère devant combiner études et petits jobs pour subvenir à ses besoins, m’a forgée. J’ai rencontré des personnes bienveillantes et d’autres moins. Je crois en la justice sociale, en l’humain, sachant que nous avons, tou.te.s, des compétences (qu’il faut aller chercher parfois certes) qu’il faut valoriser. L’injustice, la discrimination, l’abus me heurtent profondément. Le service rendu à autrui et la protection des personnes les plus vulnérables restent au centre de mon action. C’est pour cela que les débats et les discussions autour de ces sujets passent forcément par mes tripes. Nous devons aussi continuer à sensibiliser au tri, au recyclage, à la récupération, à la protection de la faune, à la transition écologique, … tous ceux qui n’y sont malheureusement pas encore. Je suis pour des pistes d’actions universelles à la portée de tou.te.s. C’est ensemble que nous pouvons aller vers une société inclusive, durable et plus juste.

Enfant je vouais une grande admiration à toutes ces femmes (africaines, européennes, asiatiques, américaines…) qui sortaient du lot comme personnalité politique, écrivaine, sportive, journaliste, actrice. Comme elle j’aimerais militer pour laisser à nos enfants un monde meilleur.